
Nichée au cœur de l'Alsace, Soultzmatt est un village au riche passé historique. Son nom trouve son origine dans une source naturelle au goût acide et salé, coulant dans les prairies (Sulz : sel, Matte : pré). Mentionnée dès 1044 dans une charte épiscopale, la commune a traversé les siècles en conservant un patrimoine unique. Photo Yves Ridon
Une Vallée Noble chargée d'histoire
Au Moyen Âge, Soultzmatt appartenait au Haut Mundat des évêques de Strasbourg et constituait le centre de la Talgemeinde, une communauté réunissant plusieurs localités de la vallée de l'Ohmbach. De nombreuses familles nobles s'y étaient installées, inspirant le surnom de Vallis Praenobilis, la Vallée Noble. Sept châteaux furent édifiés, mais seul le Wagenbourg subsiste aujourd'hui, témoin d'un passé prestigieux. De son riche passé à son cadre enchanteur, Soultzmatt continue de faire vivre son héritage, entre tradition et dynamisme moderne.
Des armoiries royales
Les armoiries de Soultzmatt furent attribuées en 1699 par Louis XIV. Elles se décrivent ainsi : "d’or au coq de sable, crêté, barbré et membré de gueules, passant sur un mont de trois coupeaux de sinople".
L'essor du thermalisme
Entre 1860 et 1890, Soultzmatt connaît une période florissante avec le développement du thermalisme. De riches curistes allemands et suisses affluent, attirés par les bienfaits des eaux locales et l'animation festive qui vaut à la ville le surnom de Petit Paris. Mais cet âge d'or prend fin brusquement en 1891, avec l'incendie des installations de bains.
Le couvent de Schwarzenthann
Sur les hauteurs de Wintzfelden subsistent les vestiges du couvent de Schwarzenthann, fondé au 12ᵉ siècle et abandonné après la Guerre des Paysans en 1525. Ce lieu est célèbre pour le Codex Guta-Sintram, un manuscrit enluminé réalisé en 1154 par la chanoinesse Guta. Aujourd'hui, ses vestiges sont regroupés dans le lapidarium près de l'église Sainte-Odile.
Un passé industriel
Au 19ᵉ siècle, Soultzmatt accueille un atelier de filature et de tissage, employant jusqu'à 670 ouvriers dans les années 1900. Cette activité textile prospère jusqu'à la crise économique, menant à sa fermeture définitive en 1978.